Traitement du TDM

Besoins non satisfaits dans le TDM

Une intervention et un traitement précoces de la dépression sont importants, car plus la maladie est laissée non traitée, plus elle est associée à des résultats moins bons.[1]

Ces besoins non satisfaits sont, de plus, accentués par le risque de suicide 20 fois plus important chez les patients atteints de TDM que dans la population générale.[2]

Les objectifs globaux du traitement du TDM sont les suivants :[3]

Soulager les troubles fonctionnels
Améliorer la qualité de vie
Obtenir la résolution des symptômes
Obtenir une rémission de l’épisode
Prévenir les rechutes

Les traitements du TDM appartiennent aux grandes catégories suivantes. Le choix du traitement initial du TDM repose généralement sur divers facteurs, notamment la sévérité des symptômes, la disponibilité du traitement, la vitesse d’apparition, le profil des effets secondaires et la préférence du patient :[3][4][5]

Pharmacothérapie
Thérapie psychologique

Directives concernant le TDM

Une série de directives, provenant entre autres d’Espagne[6], du Royaume-Uni[7], du Canada[4] et des États-Unis[3], recommandent les stratégies suivantes pour le TDM :

Pharmacothérapie
Thérapie psychologique

Pharmacothérapie + thérapie psychologique

ECT/Neurostimulation
TDM léger/modéré
Oui[3]
Oui[3]
Peut être utile[3][4]
Pour certains patients[3][4]

TDM sévère

Oui[3][4]

Non[3]

Oui[3]

Oui[3][6]

TDM sévère avec caractéristiques psychotiques

Oui (TAD + médicament antipsychotique)[3]

Non[3]

Oui[3]

Oui[3]

Catégories de traitement dans le TDM

Catégories de traitement dans le TDM

Pharmacothérapie

Les thérapies anti-dépression (TAD) sont établies comme traitement de première intention du TDM modéré à sévère.[3][6] Les directives thérapeutiques recommandent d’utiliser les TAD pendant 4 à 6 semaines à une dose optimale avant d’ajouter une thérapie ou d’en changer, puis de traiter pendant 6 à 9 mois après la rémission.[3][4][7]

Les principales classes de TAD comprennent :

Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS)
Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), souvent appelés TAD de deuxième génération
Antidépresseurs tricycliques (ATC)
Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO)

Cependant, un certain nombre de traitements supplémentaires n’entrent pas dans ces catégories.

Autres traitements antidépresseur :
- Les antidépresseurs agissant directement sur les neurorécepteurs
- Les antidépresseurs agissant comme modulateur de l’activité des récepteurs de la sérotonine
- Les antidépresseurs qui sont antagonistes des récepteurs de la N-méthyl-D-aspartate (NMDA), récepteurs au glutamate
- Le millepertuis
- Les médicaments des troubles bipolaires.

Une revue systématique de 2018 de l’efficacité de 21 thérapies anti-dépression pour le TDM a établi que, à titre de thérapie initiale :[8]
• Tous les antidépresseurs étaient significativement plus efficaces que le placebo[8]

Thérapies psychologiques dans le TDM

Un certain nombre de traitements psychologiques différents sont utilisés dans le TDM, y compris la thérapie comportementale cognitive (TCC), la thérapie comportementale et la psychothérapie interpersonnelle (TIP). Les directives ne favorisent pas fortement une intervention particulière par rapport à une autre, bien que la TCC administrée sous la forme d’une série de plusieurs sessions ait fourni la base de preuves la plus établie.[3][5][6]

Une thérapie psychologique est recommandée en tant qu’option thérapeutique de première intention pour le TDM léger à modéré et modéré à sévère. Une association thérapeutique par antidépresseurs peut être envisagée pour le TDM modéré à sévère, et dans certains cas de TDM léger.[3][7]

Autres traitements pour les sous-types de TDM

L’utilisation d’acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-3 est recommandée chez les femmes enceintes atteintes de TDM (dépression prénatale).[9]

La luminothérapie peut être proposée aux patients atteints d’un trouble affectif saisonnier (TAS).[3][7]

ECT/Neurostimulation

La neurostimulation consiste à appliquer une stimulation électrique ou magnétique à des régions cérébrales spécifiques. Ces stimulations peuvent être non invasives (p. ex. stimulation magnétique transcrânienne répétitive [SMTr] ; électroconvulsivothérapie [ECT]) ou invasives (p. ex. stimulation du nerf vague [SNV] ; stimulation cérébrale profonde [SCP]).[10][11]

La neurostimulation est généralement réservée aux patients atteints de TDM sévère.[3][7][10][11]

Abréviations

TAD, Traitements antidépresseurs. TCC, Thérapie comportementale cognitive. SCP, Stimulation cérébrale profonde. ECG, Électrocardiogramme. ECT, Électroconvulsivothérapie. EPA, The European Psychiatric Association (Association européenne de psychiatrie). GI, Gastro-intestinal. TIP, Thérapie interpersonnelle. IMAO, Inhibiteurs de la monoamine oxydase. TDM, Trouble dépressif majeur. AGPI, Acide gras polyinsaturé. TAS, Trouble affectif saisonnier. IRSN, Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. ISRS, Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. TCA, Tricycliques. SNV, Stimulation du nerf vague.

EM-128262 - May 2023